Rapport d'évaluation du Plan d'Investissement dans les Compétences
Après six années de mise en œuvre du PIC (Plan d'Investissement dans les Compétences), le Rapport final du comité scientifique de l'évaluation du Plan d'investissement dans les compétences a été publié.
Pour rappel, ce dispositif inédit dont le déploiement a débuté en 2018 repose sur trois axes principaux :
Augmenter l'accès à la formation pour les personnes en recherche d’emploi les plus éloignées
Répondre aux besoins de compétences de l'économie
Transformer le système de formation professionnelle en France
Deux instruments ont été déployés : des programmes nationaux conçus spécifiquement à l’occasion du plan, et des Pactes régionaux, contractualisant une contribution de l’Etat au budget de formation des régions.
En synthèse, le rapport final du comité scientifique dresse un bilan mitigé en mettant en évidence plusieurs constats, détaillés ci-dessous.
Une augmentation des entrées en formation des personnes en recherche d’emploi, principalement portée par les programmes nationaux :
Le nombre d'entrées en formation est passé de 801 000 en 2017 à 1,4 million en 2023, mais une part importante de cette augmentation provient de la dynamique du CPF. En excluant ce dispositif, le nombre d’entrées en formation progresse à 996 000 en 2023.Des problèmes de gouvernance et de coordination :
La mise en œuvre du PIC a souffert d’une insuffisance de pilotage stratégique territorial impliquant tous les acteurs, nuisant à la coordination opérationnelle entre les échelons et les dispositifs.Une amélioration des conditions de formation sans conduire à une transformation structurelle du système de formation :
La revalorisation des rémunérations des stagiaires et l'augmentation des coûts pédagogiques des formations s’expliquent par l’inflation, mais aussi par l’allongement de la durée de certaines formations et l’augmentation des exigences de qualité.Un ciblage limité sur les publics éloignés de l’emploi, porté par les formations préparatoires, qui conduisent peu vers la qualification :
Les personnes les plus éloignées de l’emploi, notamment les peu diplômés et les jeunes décrocheurs, ont accédé davantage à la formation, et plus rapidement, mais à peine plus que l’ensemble de la population et principalement aux actions préparatoires à la formation. Cela met en lumière les limites structurelles d’un système de formation des personnes en recherche d’emploi segmenté (entre offre préparatoire et qualifiante), encore peu adapté aux besoins spécifiques des publics les plus éloignés du marché du travail.La formation qualifiante a un réel impact pour l’accès à l’emploi et particulièrement pour les moins diplômés :
67 % des personnes ayant bénéficié d’une formation qualifiante ont trouvé un emploi dans les deux ans suivant leur entrée en formation, soit environ 9 points de pourcentage de plus que celles n’ayant pas suivi de formation (à caractéristiques comparables).